Le VAFC est en deuil. Âgé de 90 ans, Bernard Chiarelli, joueur emblématique et grand amoureux de VA, nous a quittés ce dimanche 17 novembre. Aujourd’hui, c’est tout un club qui pleure l’une de ses légendes.
Né à Valenciennes en 1934 à quelques centaines de mètres du stade Nungesser, Bernard arrive dès l’âge de dix ans à l’USVA. Pur produit de la formation, le gamin d’origine italienne va se faire sa place chez les pros dès 1951 où il débute avec l’équipe première au poste d’ailier à seulement 17 ans.
Sept saisons chez les pros à l’USVA
Joueur brillant, Chiarelli va disputer sept saisons en pro entre D1 et D2. Il va ainsi jouer 189 matchs sous le maillot rouge et blanc (28 buts) à une époque de l’après-guerre où il fallait plusieurs jours pour aller jouer à l’extérieur. Interrogé sur le sujet il y a quelques années, Bernard Chiarelli était revenu en souriant sur ces voyages qui formaient la jeunesse.
«Quand on allait loin, il fallait qu’on parte le vendredi midi pour arriver sur place le lendemain. On se déplaçait en train: d’abord de Valenciennes à Douai avec au moins sept arrêts entre les deux villes puis un Douai-Paris qui arrivait le soir à la gare du Nord. Ensuite, on rejoignait la gare Montparnasse, d’Austerlitz ou de Lyon en métro. Et on passait la nuit dans le train ce qui n’était pas toujours confortable car VA n’avait pas les moyens d’avoir des couchettes. Du coup, on était à huit par compartiment en troisième classe. Certains se couchaient par terre et d’autres se mettaient même dans la filet à bagages».
Membre de l’épopée des Bleus à la Coupe du Monde 1958
Joueur phare du VA des années 50, Chiarelli devient en 1958 le premier joueur originaire de Valenciennes à être sélectionné en équipe de France. Le 16 avril 1958 au Parc des Princes, il honore sa première et seule sélection face à la Suisse. Retenu pour la Coupe du Monde, il partira en Suède écrire la légende du football français aux côtés des Kopa, Fontaine, Piantoni avec une troisième place finale qui restera pendant longtemps la plus belle performance d’une équipe de France pendant un Mondial. S’il n’entrera pas en jeu à une époque où les remplacements n’étaient pas autorisés, il se fera des souvenirs et des amis à vie avec une génération dont il était l’un des deux derniers survivants avec Robert Mouynet.
Entraîneur puis CPE au collège Saint-Jean Baptiste
Juste après ce Mondial, Chiarelli rejoindra Lens (1958-59) puis Lille (1959-1961) en devenant ainsi le premier joueur à avoir évolué dans les trois grands clubs de la région. Après avoir joué à Sedan, Le Havre et Bergerac, Bernard Chiarelli met un terme à sa carrière en 1965 à l’âge de 31 ans.
S’en suivra une carrière d’entraineur à Notron puis à Lucé où l’ancien joueur passera neuf belles saisons couronnées de montées (de PH en D2) et de parcours en Coupe de France. Rentré dans le Nord à la fin des années 70, Bernard Chiarelli va alors devenir conseiller principal d’éducation au collège saint-Jean Baptiste où les anciens élèves se souviennent encore de son air sévère mais aussi de son sourire et de ses yeux pétillants dès qu’on commençait à lui parler de foot.
Il était toujours resté proche du club
Retraité en 1993, Bernard est toujours resté proche de l’USVA devenu VAFC en 1996. Jusqu’à peu, celui qui était aussi devenu champion du Nord de pétanque, ne ratait pas un match des Rouge et Blanc et n’hésitait pas distiller conseils, souvenirs et anecdotes à des générations de joueurs .
Une immense page de l’histoire de VA se tourne avec sa disparition. À sa femme, ses enfants, sa famille, ses proches et tous ceux qui l’ont croisé autour d’un terrain ou dans la cour d’un collège, le VAFC adresse ses plus sincères condoléances.
Reposez en paix Monsieur Chiarelli et Merci pour tout. VA ne vous oubliera jamais.